Art

Toucher pour se laisser toucher : voilà ce qui m’émeut particulièrement dans le travail de la céramique. La pratique du modelage nous fait traverser l’expérience de se laisser toucher par l’empreinte laissée, la nôtre ou celle de tout ce qui nous entoure.

Je travaille particulièrement la porcelaine, que j’appelle l’hypersensible de la céramique : son grain ultra fin agit comme un révélateur ultra-sensible des contours et des formes des éléments vivant ou non-vivant que je récolte dans mes balades, mes itinérances ou tout simplement le jardin d’à côté. Lumière et transparence font le reste : c’est finalement une poésie visuelle qui apparaît et vient nous toucher, comme un souvenir lumineux de ce que nous ne voyons pas toujours et auquel nous sommes pourtant intimement liés et dépendants. La matière est le médiateur entre nos territoires extérieurs et intérieurs.

J’ai aussi entamé un travail de recherches autour des terres enfumées, terres noires qui, une fois lissées et lustrées, jouent avec la lumière en la reflétant. C’est finalement un travail de la lumière à travers la matière : rendre visible l’invisible, pour en souligner l’importance.